Sur la route de Bonaire 2ème partie Los Roques et Las Aves, LES PHOTOS!

Salut!

Enfin nous avons réussi a mettre noir sur blanc un peu de ce que nous voulions vous raconter sur les Roques et les Aves!
Pour nous ces moments sont magiques et inoubliables, nous esperons les partager avec vous le mieux possible!

Voici le lien pour voire les 110 photos que nous avons choisies pour vous.
Vous pouvez vous les faire défiler en vitesse lente, ça vaut le coup, réglez le diaporama sur 10 secondes, prenez 18 minutes, c'est trop beau!
Pour ceux qui veulent, lisez d'abord notre reportage avant de regarder les photos, elles vous parleront plus....

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http://picasaweb.google.com/belliotpatrick/LosRoquesYLasAves#


A bientôt!!!

Pat et Isa

Sur la route de Bonaire 2ème partie Los Roques et Las Aves!

Salut à tous! Voila le récit de nos aventures aux Roques et aux Aves!

3. Los Roquès:
17 Septembre 2009, le choix, en arrivant de l’Est aux Roques n’est pas évident: passer par le Nord et ne prendre aucun risque, ou passer par le sud et rentrer dans l’immense lagon par la Boca de Sebastopol…En sachant que les cartes sont fausses et incomplètes, et que l’endroit est parsemé de centaines de patates de corail disposées par-ci par là et qu’il vaut mieux éviter de frotter avec Fidji.
Pat décide de prendre ce chemin tout de même, car…il faut bien prendre quelques risques si on veut vraiment en profiter…Et nous ne serons pas déçus!! Nous allons vivre un moment inoubliable!! L’eau est tellement claire que zigzaguer entre les patates est un jeu d’enfant….
Pour la première fois dans la vie de marin de notre captain, la carte marine n’est plus d’aucune utilité, voire dangereuse si on lui fait confiance! Il n’avait pas encore vu d’erreurs aussi énormes sur des cartes officielles…
Des cordages installés entre les haubans (les câbles qui tiennent le mât) permettent de grimper assez haut pour bien distinguer la route à suivre…..et faire d’innombrables photos…..
Les dangers apparaissent clairement, si bien que nous allons cheminer à la voile jusqu’au bout, moment inoubliable et magique sur cette mer intérieure toute plate!

Oh que c’est beau!!!! Oh ce bleu!!! C’est incroyable tant de variété de bleu. C’est indescriptible, et c’est magnifique! Nous sommes scotchés, vraiment!
Ici la Nature semble avoir décidé de se montrer plus belle, plus bleue…. Sous et sur les multiples ilots, tous couverts de palétuviers, la vie peut opérer sa magie sans difficulté, poissons et oiseaux peuvent se multiplier et grandir bien à l’abris de ces arbres protecteurs qui vivent dans l‘eau de mer.

Nous longeons toutes ces merveilles admirant également le vol des pélicans, des fous, des mouettes et des sternes… une tortue sort sa tête, les poissons sautent….Quel bonheur!

Cette réserve protégée est immense, environ 50 par 30 kms!!
Elle est parsemée d’ilots de tailles diverses, et protégée par la grande barrière de corail que nous longeons le jour de notre arrivée (presque 30km du Nord au Sud).
La plus grande partie des Roques ne voit jamais personne, très peu de gens se déplacent jusqu’ici et il y a une grande zone non cartographiée…
L’eau est très claire et offre des variétés de bleue absolument magnifiques que nos photos ne peuvent pas montrer aussi bien que nous le voudrions. Le turquoise est tellement vif qu’il se reflète sur les nuages.
Le secteur est sec, un petit grain de 10 minutes à peine en 18 jours aux Roques (pas une goutte aux Testigos ni a Blanquilla…), et venté (parfait pour la planche et pour chasser les moustiques)!

Nous avons fait 8 mouillages différents aux Roques, en navigant maximum 2 heures entre les iles, leur beauté nous a ébloui! C’est un paradis pour la voile et pour le mouillage!!

18 septembre: Lendemain de notre arrivée aux Roques. Voilà un an jour pour jour que nous avons quitté la Rochelle! C’est l’endroit inespéré pour fêter l’évènement!
Les Guarda Costas, gardiens de la réserve, Marcos et Julio, viennent nous voir…nous ressortons le dico franco-espagnol…
Ce sont deux hommes charmants, bienveillants et patients qui autour d’un café et d’un jus de fruits passeront quelques bons moments avec nous. Nous arrivons à nous comprendre un poquito! Ils vivent 45 jours dans la réserve et rentrent chez eux, à Caracas, la capitale du Venezuela, deux semaines retrouver leurs familles.
Ils nous proposent même d’aller nous chercher de l’eau avec nos bidons vides, c’est vraiment gentil! Muchas gracias!
Isa prépare une tarte au citron que nous partageons ensemble dans l‘après-midi. Là encore il nous faudra user du dico! Ils nous expliquent où aller dans la réserve et nous donnent quelques conseils..
Le lendemain, direction Gran Roque (30 minutes de route), la seule île ‘montagneuse’ et habitée des Roques.
Notre arrivée se fait à travers les pélicans et les embarcations des pécheurs. C’est la première fois que nous voyons autant de pélicans et ils plongent et plongent se remplissant le ventre de poissons et se protégeant des mouettes qui se serviraient bien directement dans leur bec et qui leur piquent la tête!

Nous longeons le ‘’terrain vague’’ de l’île à côté du village…et comme d’habitude, qui dit présence humaine dit déchets…!Ah cannettes en alu, bouteilles en plastique, etc, etc..! On n’est pas prêt de vous voir disparaitre! Que n’avons-nous pas été assez malins pour ne créer que du biodégradable. Quand ces visions apocalyptiques de décharges en plein air finiront-elles par réveiller la conscience de ceux qui les engendrent?
Nous grimpons en haut de la seule colline des Roques. Un ancien phare y tient encore debout. Nous découvrons l’immensité du lagon et ses couleurs envoutantes vue d‘en haut. Là encore nous sommes bluffés! Tous les bleus de la palette du peintre colorent le lagon, le vert de la mangrove y trouve parfaitement sa place et le sable blanc illumine les bords des îles exactement comme il faut.
Nous descendons en rejoignant la mangrove où là encore les déchets s’accumulent et où malgré tout deux hérons verts et un bihoreau violacé sont installés... Derrière la mangrove, en bord de mer il y a le petit aéroport et sa tour de contrôle genre lego.
Nous traversons le village pour y découvrir des belles ’’posadas’’ (auberges pour les touristes). Les rues sont de sable, fleuries et propres! (comme quoi, s’ils le voulaient vraiment les habitants de l’île pourraient tout nettoyer!)
Beaucoup de gens jouent à des jeux de sociétés: cartes, dominos, jeu de lettres… 3 bébés en couche culotte s’activent autour d’un camion siège, deux autres plus grands s’entrainent au base ball… une femme étend ses draps fraichement lavés…les machines sont d’ailleurs dans la rue.
Arbres fleuris, ibiscus, bougainvillier ont été planté pour donner au village encore plus de couleur, de gaité et d’ombre car cette île est très désertique, et son relief n’est que roches nues parsemées de cactus.
Quelques touristes sont là également, pour la plupart italiens…
Ils se font déposer sur les belles iles alentour par des barques rapides et y passent la journée sur les plages à buller sous un parasol avec une grosse glacière bien pleine, avant de se faire récupérer en fin d’après-midi pour rentrer dormir dans les posadas de Gran-Roque, plus bronzés que la veille.

Nous repartons le même jour pour Francisquis, un lagon dans le lagon! Un abris naturel magnifique, 3 ou 4 petites iles qui forment un cirque, avec au vent une très grande surface de sable où l’eau nous arrive à peine à la taille!
Génial pour la planche…Isa fait de son mieux photos et films pour la postérité….avec l’eau à la taille pour les gros plans…cool! Nous y passerons 2 jours superbes!

En quittant ce mouillage, nous quittons la zone “habitée” des Roques, pour aller plus a l’Ouest, là où on ne trouve plus que quelques rares bateaux et quelques touristes italiens sur les plages.
A Crasqui, nous serons 3 bateaux, mais espacés de bien 500 mètres les uns des autres tellement c’est grand.
Encore un super plan d’eau pour la planche a voile, avec des bords infinis à fond la caisse, surprenant même les fous de bassan et les tortues…YAOUUUUH…..

2 jours plus tard, comme d’habitude à contrecœur, nous partons, et naviguons 1h20 pour atteindre Sarqui.
Surprise! Elle est encore plus belle…pas possible…et ben si!!!
Juste à côté se trouve Espenqui, que nous visiterons en annexe, sa mangrove, son immense plage. Il y en a des kilomètres de plage aux Roques! Et des petits ilots toujours supers à découvrir à pieds ou à la nage…Les poissons sont nombreux et bien chez eux. Isabelle se fait presque éjecter de l’eau jusque dans l’annexe par un barracuda pas commode…

Déjà 9 jours aux Roques!! Ca file!! Nous commençons nos journées par une à deux heures de cours d’Espagnol, puis c’est baignade-balade-planche-sieste-lecture dans l’ordre et le désordre. Nous nous faisons un GROS et DELICIEUX petit dej vers 10heures et un GROS et DELICIEUX repas du soir vers 19h30 histoire de profiter encore plus de la journée. Le soleil au zénith offre la plus belle lumière sur les bleus des Roques, et nous ferons nos plus belles balades entre 10heures et 15heures…

Nous terminons la journée par un (ou deux!!) DELICIEUX Ti-Punch-coucher de soleil avec des cacahuètes grillées à l’ail, ou des popcorns, à tour de rôle dans le hamac! Le pied absolu!
Et ensuite, vers 21h30, ca ronfle sec à bord de Fidji!

Dimanche 27, à ’’Carenero’’, le mouillage suivant, nos voisins américains, de San Diego, viennent se présenter: Steve et Anne! Voilà déjà plusieurs mouillages que nous partageons ensemble depuis les Testigos sans se parler.. Ils naviguent sur Fine Line, un très beau catamaran presque neuf. Nous prenons l’apéro sur Fidji, ‘’punch coco’’. Ils ont deux grandes filles. Ils naviguent depuis 35 mois et ne sont rentrés chez eux que 3 mois. Il faut basculer le cerveau de l’Espagnol à l’Anglais!
Le mouillage de Carenero est super abrité, et très beau aussi. Il se prête bien à l’exploration en annexe!

Lundi 28, la seule journée couverte de notre séjour, Pat a passé la journée à repasser le câble du panneau solaire (il faut tout sortir, démonter et nettoyer dans la cabine arrière, jusqu‘au fond!), et ressouder la prise du convertisseur 12-19V de l’ordinateur.
Et le soir venu, après une bonne douche (2 litres!!), c’est nous qui allons sur Fine Line prendre l’apéro.
Leur bateau est vraiment magnifique!!!!!! Et d’une propreté éblouissante!
Steve est surnommé CaptainClean et ce n’est pas pour rien. D’après Anne, il a pris cette habitude lorsqu’il était pompier à San Diego et nettoyait son camion toute la journée…Et oui un camion de pompier, faut que ca brille, et «sous leur casque brillant….ils ont l’air…épatant vraiment»!!!!!!!!!
Nous passons une soirée sympa, en Anglais exclusivement!

Les jours suivants nous les passons à Elbert Cay, Bequeve, West Cay puis Cayo de Agua, tout à l‘Ouest des Roques. Nous y passerons encore quelques jours extraordinaires, dont la moitié complètement seul au mouillage. Au plus fort de l’affluence nous avons été 3 bateaux, nous compris!
Les plages sont immenses et magnifiques, en particulier une langue de sable d’une centaine de mètre où les vagues déferlent des 2 côtés, alors qu’on a l’eau aux chevilles, c’est super! Nous nous laissons prendre par les vagues venant se marier ici, et nous nous marions avec elles!
Nous y découvrons aussi pour la première fois un bébé fou de bassan encore tout duveteux qui suit son parent gauchement en se rééquilibrant avec ses ailes… c’est très drôle et émouvant.
Il y a aussi le cocotier d’où Pat va réussir à faire tomber 3 noix avec une grande perche! Plus loin, des véritables petites oasis, regroupement très serré de buissons et palmiers. Autour de ces oasis, des trous creusés dans le sable racontent l’histoire des amérindiens qui venaient là pour chercher de l’eau douce, qui est toute proche de la surface de Cayo de Agua (d’où son nom), alors qu‘ils étaient en campagne de pêche.
L’île est beaucoup plus verte que les autres, cette eau est toujours présente, mais surement plus profondément qu‘à l‘époque...
2 aiglons, appelés aussi balbuzard pêcheurs, volent le soir non loin de Fidji et nous les admirons avec émotion, ils peuvent faire 2 mètres d‘envergure…Nous verrons aussi pour la première fois un flamand rose…
Il y a aussi les plus gros poissons perroquets vu jusqu’à présent, au moins 1 mètre de long! Mais aussi les plus gros barracudas… et là pas la peine d’insister, on ne les regarde pas en détail, on les fuit!
Nous aurions pu rester encore longtemps dans ce paradis, mais…….Nous levons l’ancre, hissons la voile, un matin et très émus, nous quittons les Roques….à contrecœur!

4.Las Aves
Et nous arrivons en quelques heures aux Aves! (oiseaux en espagnol). Il s’agit de deux grands lagons, Aves de Barlovento et Aves de Sotavento (au vent et sous le vent) encore moins fréquentés que les Roques, avec encore des dizaines de mouillages à découvrir/explorer.
L’île auprès de laquelle nous allons mouiller est couverte de palétuviers immenses abritant des centaines de fous de bassan et leur bébés! Ils sont nichés dans les arbres et c’est surprenant de voir ces palmipèdes posés sur les branches!
Les fonds sont toujours aussi clairs et nous sommes bien à l’abri. Nous longeons la mangrove avec l’annexe. C’est génial! Mais au bout de l’île toujours ces déchets déposés par l‘Océan…

A Sotavento, nous allons signaler notre présence à quelques gardes côtes stationnés ici (ils semble tous fort jeunes…). Ca se passe bien, et nos cours d’Espagnol portent leurs fruits, juste un papier à remplir comme quoi nous sommes en transit et allons bientôt quitter le territoire.
Nous pourrions encore rester longtemps comme ca, en transit dans les eaux Vénézuéliennes, la plupart des douaniers doivent avoir pour consigne d‘être tolérants avec les plaisanciers n‘ayant pas fait les formalités, en principe obligatoires…Bravo!
Ensuite, nous allons nous enfouir dans la mangrove avec Fidji, chose qu’on ne peut faire que si le vent est fort, car sinon on a la visite des moustiques! Et là, justement la mer est agitée, une onde tropicale est en train de passer et nous sommes bien à l’abris dans la mangrove! Merci le guide nautique de Chris Doyle pour ce chouette mouillage bien abrité! Ailleurs ca doit beaucoup tanguer/rouler!!

Au moment du départ, nous nous persuadons de revenir pour notre deuxième tour du monde…
C’était un mois tellement magnifique…..et beaucoup, beaucoup trop court!
Prochain arrêt, Bonaire…

Le vent est soutenu, la mer agitée, Fidji file 8 nœuds à la voile, et nous aurons encore une fois la visite des dauphins! Cette fois ils ne se contentent pas de jouer avec la vague d’étrave, ils sont une trentaine et arrivent dans tous les sens et sautent comme des fous dans les vagues! Ils surfent, font des plats, tournent, c’est génial, ils nous offrent pour la première fois ce spectacle d’une demi heure que nous n’oublierons pas de si tôt!!

Que de souvenirs!!!
Nous sommes impressionnés par tant de beauté. Depuis que nous naviguons nous avons eu bien des surprises quand à la maitrise artistique de la nature. Tous ces miles parcourus dans l’océan à la rencontre de toutes ces îles différentes les unes des autres…les Canaries, le Cap Vert, les Antilles, les îles Vénézuéliennes dont les Roques et Aves, et aujourd‘hui les ABC d‘où nous écrivons ces lignes..

On pourrait penser qu’il n’y a rien de bien différent. Les plages se succèdent, les rencontres avec les oiseaux, les poissons autour des coraux ne pourraient être que répétition, que du déjà vu, mais bien au contraire!! Chaque endroit nous comble de son charme personnel. Chaque mouillage nous permet de découvrir encore quelque chose, chaque navigation nous permet de découvrir la palette infinie des bleus, des turquoises, des émeraudes, et le ciel, et le Soleil et la lune et les étoiles participent sans économie!

Nous sommes gâtés, comme si toute la nature voulait qu’on sache et que l’on témoigne de sa beauté!
Ce sentiment d’être parfaitement adopté par les éléments nous fait grincer les dents quand sur les plages les déchets de notre humanité s’accumulent, tout en représentant un danger de mort pour les animaux qui veulent y goûter par curiosité.
Il nous semble que le comportement humain est le seul à gâcher la beauté, l’harmonie et la pureté de ce qui nous entoure. C’est décidé, peu importe le candidat, dorénavant nous voterons pour les verts, rien que pour le principe.
Pas de politique nous direz vous? Et bien si….politique!!

Allez, on rigole, votez ce que vous voulez …

On vous embrasse fort, et on vous prépare un mot sur les iles ABC!!!

A bientôt!

Sur la route de Bonaire 1ere partie......LES PHOTOS!

Salut la compagnie!

Nous venons de mettre en ligne les 48 photos en diaporama de ce chapitre:
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Gros bisous!

Sur la route de Bonaire 1ère partie Les Testigos et La Blanquilla!

Salut à tous!!!! Nous voilà arrivés à Bonaire!

Nous venons de passer, depuis notre départ de Grenade, un mois exceptionnel. Nous avons découvert des variations de bleu que nous ne soupçonnions même pas, nous ne pensions pas qu’on pouvait voir autant de différences dans une simple couleur….
Au Roques et aux Aves, les immenses lagons reflètent si fort le bleu turquoise, que les quelques cumulus dans le ciel se tintent à leur tour d’un léger turquoise! C’est surprenant!
Autre chose, jamais nous n’avons connu un aussi beau temps pendant aussi longtemps. Depuis Grenade, nous n’avons eu qu’une seule averse de quelques minutes! Un mois sans pluie! Quand on est habitué à recevoir plusieurs grains par jour, en Martinique c‘est souvent le cas, ça change! Et c’est pas mal, on aime assez…


En tout cas, malgré le temps que nous avons passé seuls sur Fidji depuis Grenade, nous n’avons pas fini le récit de cette aventure.
De toute façon, nous n’arrivons pas à en réduire la taille, car nous aurions encore tellement plus de choses à raconter que ce que vous allez lire. Alors voilà, nous allons publier le récit de ce trajet en 2 parties:

Voici la première: Départ de Grenade, Los Testigos et La Blanquilla, Venezuela!! La deuxième partie, avec les Roques et les Aves suivra bientôt!

8 Septembre 2009, il est 17h30, le vent souffle, la mer est un peu agitée, le soleil approche de l’horizon. Nous levons l’ancre! Et quittons avec Grenade tout l’archipel des Petites Antilles…Nous allons nous laisser glisser vers l’Ouest, dans les alizés et son courant d’environ 2 nœuds! Comme lors de la traversée de l’Atlantique, le demi-tour ne peut pas être envisagé, car le vent et le courant dans le nez, l’entreprise deviendrait une vraie galère…

Au revoir Grenade et merci pour ton accueil! Nous avons passé un mois magnifique! Aux revoir les Antilles, nous pensons fort à toutes les aventures que nous y avons vécus…

La navigation de nuit (car il faut arriver de jour) se passe bien, 100% à la voile, au petit largue, nous battrons sans nous en rendre compte tous nos records de vitesse GPS grâce au courant, près de 9 nœuds de moyenne!!!!!!. A 5h00 du mat’, les yeux enfarinés, nous arrivons aux Testigos!

1. Los Testigos:
Nous sommes accueillis par des milliers de frégates impressionnantes! Elles tournent en planant autour des voiles alors qu’à l’Est le soleil entame son ascension paré d’un rouge orangé flamboyant.
Nous sommes épuisés par cette nuit blanche mais nos sens ne sont pas altérés et nous apprécions ce nouveau paysage qui se dessine devant nos yeux.

Nous glissons entre l’île Iguana et Testigo Grande, affalons la voile et démarrons le moteur. Mais en s’approchant du mouillage un sifflement bizarre, …“le moteur a un problème ou quoi?” notre captain remet au point mort, le sifflement continue… c’est incroyable…. C’est l’île qui siffle! Il doit y avoir des milliers de cigales ou/et grillons et comme un chœur ils sifflent ensemble au petit jour comme pour paraître la respiration de l’île, nous les entendons malgré le moteur à plus de 200 mètres…

Nous avons descendu le pavillon de Grenade pour faire flotter celui du Venezuela, toujours préparé grâce aux super feutres à tissus de Cathy.

Ici on ne parle plus anglais mais espagnol, “ahora estamos en Venezuela y hablamos Espanol aqui“…et là, nous sommes nuls! Pour l’instant, car nous avons une méthode à bord avec un livre et 3 cassettes, et on s‘y met à fond, tous les matins!

Il y a beaucoup de monde, des dizaines de tentes sur la plage, ça sent la fête et les pétards éclatent déjà à cette heure matinale. Les bateaux sont tous décorés de leurs grands pavois……..Et de petites embarcations en forme de barques toutes fines et très relevées à l’avant font rugir leur moteur et bondissent sur les vagues telles des chevaux sauvages.

En fait, sans le faire exprès, nous arrivons en pleine fête de la Vierge….également patronne des marins apparemment…Les festivités durent une semaine et les gens viennent de loin jusqu’aux iles car c’est donc aussi les vacances pour les gamins…
Et nous qui cherchions du calme!
Vers 8 heures, après une très petite sieste, nous allons signaler notre arrivée aux autorités. Et les formalités se font simplement et courtoisement, ils notent notre passage et nous donnent 48 heures avant de quitter les lieux pour faire une entrée officielle dans le pays... (Nous resterons finalement 3 jours)
Ensuite, nous changeons de mouillage pour visiter le secteur et dormir un peu. Il y a « beaucoup » de bateaux français ici, il y a environ une dizaine de voiliers au mouillage.
Et puis il y a les bateaux vénézuéliens qui ont du servir à emmener tous ceux qui veulent fêter la Vierge ici! Nous descendons sur la plage, l’eau est bien plus froide qu’à Grenade.

Ici pas de forêt tropicale, pas de parfum épicé, pas d’eau douce! La végétation est composée de cactus et plantes grasses, et de quelques bouquets de buissons aux feuilles bien vertes et résistantes à la chaleur et au manque d‘eau. Le relief s’élève à 800m sur Testigo Grande, qui fait a peu près 4 km de long par 2 km au plus large, avec une forme d‘avion à une aile….
Nous remarquons un petit troupeau de chèvres sur le flanc de la colline, où boivent-elles? Question toujours sans réponse aujourd’hui…

C’est incroyable tout ce monde ici, il fallait le faire quand même, arriver juste au moment de cette fête! Toute la journée les barques à moteurs puissants vont sillonner le bord de la plage et passer entre les bateaux et les baigneurs à très grande vitesse.
Si nous sommes restés impressionnés les premiers quarts d’heure, nous sommes de plus en plus ennuyés par ce bruit incessant et ce gaspillage d’essence… notre premier contact avec le tourisme vénézuélien nous déçoit quelque peu…

Ils ont jusqu’à 3 moteurs hors-bord de 75 CV ou plus sur des toutes petites barques, et jusqu’à 4 ou 5 tonneaux de 100 ou 150 litres d’essences chacun pour pouvoir tourner en rond à fond toute la journée!
Il parait qu’on peut trouver les 200 litres de gasoil pour 5 Euros au Venezuela!!!! Après, faut voir la qualité du fioul et combien de temps le moteur peut y survivre. Dans tous les cas, le fait est que comme c’est pas cher, les gens adorent tourner en rond toute la journée, du matin au soir, dans leurs barques…Cela nous laisse perplexe….

Le lendemain, nous partons faire un tour façon’’Indiana Jones’’ dans la pampa de cactus. En débarquant sur la plage, quelle horreur! Elle est jonchée de déchets d’emballages alimentaires en tous genres. C’est une catastrophe, pas un mètre carré sans un déchet humain, dont beaucoup de canettes de bière bleue Polar Light….
Ah, ben elle doit être contente la vierge…

Un fou de Bassan s’approche de nous, pas farouche, il semble partager notre mécontentement sur la nature humaine en groupe. On fait des photos moches pour notre collection…quand un petit homme trapu aux cheveux et barbe blanche nous interpelle. Il porte un short trop grand retenu par une ceinture et une polaire, pourtant il fait drôlement chaud.…il s’appelle Julio et habite ici (il doit y avoir une centaine d‘habitants aux Testigos). C’est très dur de communiquer, mais il parle vraiment beaucoup, du coup nous comprenons qu’il est très fâché du comportement de tous ces gens qui viennent les bateaux pleins de victuailles et qui repartent en laissant tous les restes sur ses plages…

Il nous invite à discuter dans la casa de son amigo Chun-Chun (connu d’ailleurs comme le loup blanc chez les voyageurs à voile…), parti pêché du poisson pour son fou de bassan apprivoisé….qui ne veut pas pêcher tout seul, faut le faire quand même pour un fou de bassan, ces infatigables voltigeurs et plongeurs (nous apprendrons plus tard que 80% des fous de bassan meurent de faim, et oui le poisson se fait rare)!!

Cette casa ressemble à tout sauf à une maison, c‘est plutôt une cabane améliorée. Il dort dans un hamac et tout est fait de bric et de broc, récupération recyclée en table, étagères…. Photos jaunis par le soleil, etc…mais il y a aussi un petit groupe électrogène tout neuf...
Il y a 3 chaises de jardin et nous nous asseyons et essayons de discuter. Le fou de bassan s’appelle Tito (comme le dictateur?!?!) et se dandine jusqu’à nous, nous sommes chez lui!
Il n’est pas commode, doit vouloir son poisson, et égratigne le tibia d’Isabelle de son bec tranchant.

Julio le somme de partir, mais pas si simple, il n’en a pas envie. Heureusement il se détournera de nous grâce au retour de Chun-Chun avec son petit-déjeuner….

Puis, fatigué de ne pas réussir à nous exprimer en Espagnol, mais content d‘avoir essayé, nous partons à la découverte de l’île. Nous trouverons des véritables forêts de cactus, des frégates, des fous qui eux, pèchent, et des chèvres, se faufilant à travers les cactus ou sautant de rochers en rochers.
En revenant de la balade, Julio nous attend sur un rocher. Il est très sensible aux bonnes vibrations du cristal de quartz, et nous montre où en prendre un morceau pour en emmener sur le bateau, « c‘est très important les bonnes vibrations » nous dit-il!

Nous ferons le lendemain une autre balade, pour monter sur la seule dune de sable des parages. Elle est haute et le sable est brulant! De là haut la vue est splendide! On voit les 2 cotés de Testigo Grande…la cote au vent est bordée d’une très large plage sur laquelle viennent pondre les tortues (en Novembre)…C’est vraiment spécial comme endroit, et on se demande comment s’est formée cette dune immense entre toutes ces pierres…
La vie est partout, sobre mais omniprésente, lézards, tortues, grillons, frégates, pélicans, hirondelles, coulicou, tournepierre, etc…

Mais, comme d’habitude, la touche violente apportée par l’homme, ses déchets. Canettes vides, sacs plastique, bouteilles en tous genres, emballages de gâteaux ou chips, et cette fois là, une couche de bébé usagée…Et un peu plus loin, toujours ces barques qui tournent en rond à toute vitesse…

…Oh, mer nature, toi qui sais si bien nous accueillir et nous combler, que penses tu de nous?!

Nous quitterons les Testigos à minuit, sur la pointe de la quille pour ne pas réveiller le bateau voisin, afin d‘arriver en début d‘après midi à La Blanquilla.

Les Testigos seront sûrement nettoyés après la fête, et retrouveront leur calme, mais cela ne nous rassure pas vraiment, l’homme nous inquiète.

La nuit sera très belle, la lune se lève vers 1h du matin, Fidji file bon train avec 1 ris dans la GV et le génois tangonné. Le courant est toujours fort si bien que nous naviguons à 8 nœuds, mais nous ferons tout de même la moitié du trajet (6 heures) avec l’appui du moteur à cause du vent un peu trop mou...

Après le lever du soleil nous reconnaissons le son particulier que font les dauphins quand ils soufflent, et ils sont là, toute une famille, peut-être 15 ou plus, dont un bébé bien collé contre maman et plusieurs jeunes. Ils vont rester un bon moment à jouer avec la vague d’étrave, nous sommes tellement contents de les voir! La mer repasse du vert au bleu. Il fait chaud mais la brise est agréablement rafraichissante.
Nous installons le taud afin de nous mettre à l’abri du soleil. Nous naviguerons à la voile dans le calme absolu pendant quelques heures, à petite vitesse, on passe entre quelques jolis cailloux appelés «Los Hermanos » , c’est génial. Nous essayons de pêcher mais les fous de bassan plongent comme des fous sur notre leurre, et nous avons peur d’en accrocher un…

2. La Blanquilla:
Elle est plate comme une crêpe ! Bonne raison pour en faire: des crêpes!
Nous contactons par radio VHF la station des gardes-côtes locale (ils sont bien planqués eux, nous sommes à environ 100 km de la côte du Venezuela…) qui nous indiquent le mouillage autorisé (toujours en Espagnol…). Cette fois même pas besoin d’aller les voir, et ils ne viendront pas non plus durant les 4 jours - 3 nuits que nous avons passé à Blanquilla…

Lorsque nous nous retrouvons au mouillage avec 3 autres voiliers. On ne peut que rester sans voix! C’est encore un nouveau bleu qui s’offre à nous! Un bleu plus puissant encore que celui des Tobago Cays! La plage est magnifique, le sable d’un blanc immaculé! Quelques patates de corail effleurent l’eau translucide!
Deux palmiers, seuls, dignes des plus beaux feu d’artifice, se dressent fièrement sur le sable. Ici peu de relief, c’est le domaine d’une végétation sèche et piquante. Seuls les oiseaux semblent habiter ici! Un pélican nous fait l’honneur de ses plongeons, les frégates, les fous, les mouettes, les sternes sont toujours d’actualité. Et nous restons scotchés par ce bleu, par cette plage parsemé de quelques jolis rochers pleins de petits crabes.

Derrière la plage nous remarquons de nombreux crottins et des traces de sabots. Ce sont des ânes, Pat les a entendu braire au petit jour. Mais nous avons beau pénétrer de plus en plus l’île, on ne verra ni la queue, ni les oreilles d’un seul de ces quadrupèdes. Ils nous feront l’honneur de braire pour nous signifier qu’en effet ils existent bel et bien, mais pas moyen de les voir!!
Cette ‘’chasse ‘’ à l’âne nous aura permis de bien distinguer les petits vallons que nous n’aurions jamais imaginé du large , l’île apparaissant plate…Les cactus sont géants ou bien tous petits pour accrocher les chevilles…l’herbe est aussi piquante, il y a quelques arbres pas très hauts, et deux perroquets verts s’envolent en criant et en nous abandonnant une de leur magnifique plume qui trône maintenant à bord de Fidji! Vert, jaune, rouge, une plume de rasta!

Mercredi 16 septembre, nous quittons La Blanquilla après une dernière baignade sur les coraux! Et un dernier tour sur la plage magnifique.
Notre régulateur d’allure Antoine à la barre, la nuit passe vite. Tout le trajet à la voile, une navigation superbe qui nous rassure totalement (comme si c’était encore à prouver) sur ses capacités.
Il aura barré les 120 miles (200km) tout du long, les voiles en ciseaux, (une voile de chaque coté du bateau, vent arrière = il faut barrer bien droit) sans jamais faire d’écart et empanner malgré la houle de 1 à 2 mètres qui nous faisait rouler. Le tout sans consommer 1 seul ampère!!

Nous tenons ici à lui rendre hommage, ainsi qu’à notre cher radar Morphéus, Dieu du sommeil (le mec de Morphée), qui grâce à son alarme nous permet de nous assoupir un peu la nuit et d’éviter les grains et autres orages très fréquents dans le coin…(surtout à la côte continentale, où l’altitude monte vite à 3000 mètres! On voit les éclairs tous les soirs, mais nous n‘en avons eu aucun sur nous…)…et nous montrer la route des quelques navires que nous croisons…


Déjà le soleil se lève sur jeudi 17, et nous darde de ses puissants rayons….Le taud reprend son rôle de protecteur: merci merci merci Olivier de nous l‘avoir donné! C’est une sacré chance ce cadeau! On pense à toi tous les jours!

Les Roques apparaissent, splendides, le top du top! À suivre….…




Gros Bisous à tout le monde!!!!!!!!


HASTA LUEGO!!