De Aruba vers Carthagene, nos premiers pas en Amerique du sud LES PHOTOS!!

Salut tout le monde!!!!!!!
Voila les photos illustrant les deux parties du récit ci-dessous, concernant la suite de nos aventures, le trajet et les escales entre Curaçao et Carthagene en Colombie.
Copiez-collez ce lien dans la barre d'adresse:

http://picasaweb.google.com/belliotpatrick/DeArubaACarthagene#

Nous allons maintenant quitter Carthagene après une halte d'environ 2 semaines, et nous diriger vers les San Blas situées sur la cote Caraïbes de Panama. Nous y fêterons Noël et Nouvel An et récupérerons Papa Belliot pour 3 semaines ensemble le 13 Janvier!
Entretemps nous vous préparons un texte sur l'extraordinaire ville de Carthagene....

A bientôt, et bonnes fêtes de fin d'année a tous!

Bisous, Pat et Isa

De Aruba à Carthagène, nos premiers pas en Amérique du Sud partie 2!!

Les 5 baies, près de Santa Marta en Colombie, suite et fin du récit de ce trajet entre Aruba et Carthagène:

Nous entrons et jetons l’ancre dans une anse juste avant la première des 5 baies. Nous sommes seuls, pas un chat à terre non plus. Nous nommerons cet endroit ’’la crique du premier pas’’, car c’est ici que nous posons pour la première fois le pied en Colombie et donc en Amérique du Sud!!!!
L’émotion est grandem notre bonheur d’égale intensité. Elle est heureuse, il est heureux, nous sommes heureux! C’est comme ça que nous apprécions le plus la conjugaison!
Ici aussi les fonds sont peuplés de très jolis poissons et la baignade est délicieuse. L’eau est presque trop chaude. Et l’après midi se passe en toute harmonie. Sur la plage sont construits de luxueux abris de plage que nous n’oserons pas visiter.

Le lendemain, nous changeons de baie, pour aller à la 3ème, Guairaca. Avant d’y aller, nous allons pénétrer profondément dans la première, Baia Cinto. C’est beau, vertigineux, grandiose, et l’homme semble minuscule dans cette nature surdimensionnée. Tout est grandissime, mais tout est calme!
Les maisons en éléments naturels sont en harmonie avec le paysage. Il est parfois difficile de décrire ce que l’on ressent, comment l’on perçoit les choses, comment on les voit, et là on ne trouve pas les mots qui illustreraient comme nous le ressentons tout ce qui vit et règne autour de notre bateau.
Nous coupons carrément le moteur pour nous laisser envouter par ce calme, par la douceur des parfums des sèves tropicales, par ces montagnes riches de végétations… par l’activité des hommes sur la plage…puis, nous reprenons doucement la route vers la troisième baie avec l’espoir d’être retenu ici par on ne sait quoi…
Mais, apparemment, le mouillage n’est pas autorisé ici, quelque riche propriétaire en aurait décidé ainsi, les bateaux qui jettent l‘ancre ici se font virer…? Combien faut il pour posséder une baie comme celle là?

Bref, comme disait Pépin, après cela nous arrivons dans la Baia Guairaca, à priori la plus abritée des 5. Là encore, l’immensité du décor nous déséquilibre, et nous finirons par mouiller devant de jolies casas où quelques enfants se baignant nous accueillent avec des grands Ola!
Nous sommes seuls dans cette baie dans la baie, à l’Ouest de Guairaca, tous les autres voiliers étant réunis à l’Est. Ils vont peut être nous prendre pour des asociaux de Français, mais nous avons plus envie de contacts avec les Colombiens qu’avec des occidentaux…Soif de découvertes et curiosité sûrement...
Isabelle enfile vite palmes et tuba pour rejoindre les enfants. Quatre fillettes et un jeune garçon entreprennent de lui servir de professeurs d’Espagnol, et c’est à la plage avec eux qu’elle va passer le plus de temps de cette escale. Ses jeunes profs sont d’une grande patience et ce contact avec la Colombie nous ravit. Ils sont en vacances pour quelques jours dans leur « maison de campagne », étant de Santa Marta la grande ville non loin. Ils nous font visiter leur superbe logement, et nous présentent leurs parents.
C’est rigolo, la maison n’a que des cloisons pour séparer les pièces, pas de murs extérieurs! Une grande et moderne cuisine qui ferait rêver Maman Belliot, une pièce spéciale télé, un étage avec des lits entourés de moustiquaire…
Nous leur ferons visiter Fidji, où ils gouterons goulument les crêpes d’Isa ! Fidji leur a beaucoup plus et il s’est laissé photographier sous toutes les coutures!
Guairaca restera longtemps un grand moment pour nous! Nous y avons pris notre premier café colombien, la chaleur humaine et l’hospitalité y a été mémorable!
Mais il faut à nouveau reprendre la route car c’est à Carthagène que nous allons pouvoir reprendre contact avec nos familles et ça fait déjà longtemps que nous naviguons sans prendre/donner de nouvelles. Notre ami Yannick nous prêtera son téléphone satellite Iridium afin de pouvoir communiquer quelques précieuses minutes. C’est là que nous prendrons la décision définitive d’en acheter un sous peu!

le passage redouté
Sur la route des ABC à Carthagène, il y a 3 caps redoutées qui peuvent être très dangereux. 2 d’entre eux sont derrière nous, Punta Galinas et Cabo de la Vela, mais le plus dur est encore devant nous.

Le fleuve Magdalena parcours toute la Colombie (2 fois la France), descends de sommets de 6000 mètres, traverse forêts denses et grandes villes avant de venir se jeter dans la mer des Caraïbes. Il charrie entre autre beaucoup d’arbres entiers ou en morceau! Gros dangers pour la navigation! Mais ce n’est pas tout, quand le vent et le courant général d’Est vient s’opposer à l’entrée colossale de l’eau du fleuve, la mer devient bouillonnante, grosse et courte, tout ce qu’on déteste. L’eau boueuse empêche de voir les dangers et la cerise sur le gâteau, les cargos immenses entrent et sortent de la rivière sans beaucoup se soucier du microbe flottant que nous sommes.
Vous comprendrez donc que Pat prennent toutes les précautions. Quand un message Navtex (météo) nous indique que le vent va bientôt forcir, il dit : « on part cette nuit ». Avanti!

3h du matin, nous levons l’ancre, et à peine partis nous sommes poursuivis par un orage…il ne nous rattrapera pas, mais le vent ne tombera pas non plus et c’est à une moyenne de 8 nœuds que nous allons naviguer. Les reliefs très montagneux offrent aux vents de superbes toboggans où ils se laissent glisser avec joie! Ici, plus encore qu’ailleurs, il faudrait être fou ou inconscient pour ne pas tenir compte et de la météo et de l‘expérience des anciens!

Vers 9h00 du matin nous arrivons à l’embouchure du fleuve, avec les gratte-ciels de la ville de Barranquilla au fond. Il faut passer, pas le choix….
A cette heure le vent est censé être plus calme, d’où ce départ matinal.
Et effectivement ça va, on sent bien que ça bouillonne, mais ça va. L’eau devient opaque, c’est presque effrayant, le sondeur débloque et indique parfois des absurdités qui ne rassurent pas (quand il indique 1m50 de fond alors qu’on est sensé en avoir 20...). Nous allons être obligé de réduire les voiles, car Fidji va toujours très vite, et une collision avec un arbre pourrait couter cher. Nous croisons quelques bien grosses souches et ne quitterons pas la veille pendant 2 heures pas rassurantes du tout.
Il nous faudra attendre le retour d’ une eau de couleur plus habituelle pour nous détendre enfin. Le plus dur est fait! Ce passage est classé parmi les plus durs à naviguer autour du monde et nous sommes passés dans de bonnes conditions! Nous n’osons pas imaginer le bouillon d’écume lors d’une tempête.

Nous faisons halte vers midi à Punta Hermosa, nous sommes le seul bateau. Une bonne nuit devrait nous permettre de rejoindre Carthagène frais et dispo…une bonne nuit???…C’était sans savoir où nous étions vraiment!

En fait nous sommes à Puerto Velero! La baie s’agrandit d’années en années à cause des dépôts de la Magdalena, et les cartes ne montrent qu’un embryon du super abris que nous découvrons ce jour là.
Le bateau est complètement à plat dans 3 mètres d’eau boueuse. Il ne bouge pas, malgré les 25 Nœuds de vents établis…Serait-ce un bon endroit pour ressortir la planche, dans sa housse depuis les Roques?
Mais que voit on là sur la plage? On dirait des planches à voile? ET OUI, nous sommes tombés par hasard sur une école de kite-surf et de planche à voile ouvert par un ancien champion du monde. Leur site internet,
www.nauticavelero.com.
On nous avait annoncé un mouillage très moyen bourré de moustiques, mais, apparemment, il y avait trop de vent pour eux lors de notre passage.
Pat se retrouve vite à faire la course à fond en planche avec les moniteurs du club.
Nous faisons la connaissance de Martyn, Andrès, Javier, Maria, Carlos, Claudine, et de 3 Allemands qui sont là en vacances pour entre autre apprendre le kite….Le matériel est tout à fait satisfaisant, et des dizaines de planches à voile tous niveaux sont prêtent à naviguer. Le week-end, nous seront une 20taines de kites et de planches à nous croiser sur l’eau!!!!!!!! C’est tellement inattendu!
Nous feront même un feu sur la plage pour une soirée en 4 langues!!!
Tous les voiliers de Guairaca finissent par arriver aussi, et nous ne serons vite plus seul au mouillage.

Yannick aussi nous rejoint, et c’est avec lui qu’Isabelle visite les environs…(pendant que Pat fait ses aller-retour en planche)…La plage totalement recouverte de troncs en tous genre sur des kilomètres: tous le bois déversé par la Magdalena et bien sur, tous les déchets possibles et imaginables. Puis le village proche : Puerto Colombia. L’activité règne partout, chacun s’affaire dans son échoppe, son petit restau, avec sa carriole attelée à un âne, ou un cheval trop maigre. Les fruits sont délicieux, l’ambiance est bon-enfant. Il fait très chaud et c’est dans des bus bondés que nous avons fait le trajet. Les bus ici, ce sont de vrais théâtres: les rideaux, les fauteuils, les objets de déco (petites voitures ou peluches de foire), tout est assorti! Les gens à l’intérieur sont très curieux et la conversation se fait naturellement, même avec notre pauvre Espagnol, qui s’enrichit de jour en jour quand même!

La générosité de Martyn nous permettra d’envoyer nos mails, et nous irons même faire une escapade en moto taxi jusque chez sa maman pour nous connecter à nouveau.
Là nous serons royalement accueillis et nous nous régalerons du jus de goyave frais et du repas préparé pour nous. Jusqu’au merveilleux dessert!!!!
Gracias por todos!!!! C’est dur de quitter cet endroit, mais le jour du départ, le vent est très faible, les moustiques arrivent, alors, quand faut y aller, faut y aller! Plus qu’un jour de mer, ce soir nous dormirons dans une ville de plus d’un millions d’habitants, Carthagène des Indes!!!

Gros bisous, et à bientôt!!

De Aruba vers Carthagene, nos premiers pas en Amerique du sud partie 1!!

Lundi 9 novembre…
après une nuit au mouillage de l’aéroport d’Aruba, nous levons l’ancre à 7h et, très vite à la voile, nous voguons vers Montjes, (rappel d’Espagnol le « j » se prononce comme celui de Julio dans Julio Iglesias).

Il s’agit de quelques minuscules iles-cailloux sans une once de verdure sur lesquels le Venezuela a son poste militaire de gardes-côtes le plus à l’Ouest du pays. Ceux-ci accueillent volontiers les voiliers de passages pour une ou quelques nuits.
C’est à nouveau une journée de rêve pour naviguer et retrouver les bleus incroyables du ciel et de la mer. Et les dauphins qui viennent danser autour de Fidji!!!!!
En route nous pêchons une dorade qui en plus de notre repas de midi nous permettra de remplir 3 bocaux!

En nous voyant approcher sur leur radar, les gardes-côtes de Montjes entrent en contact radio avec nous. Toujours quelques difficultés en Espagnol, mais ils nous attendent, pas de problème, nous sommes les bienvenus!
L’abris est original, deux rochers ont été reliés entre eux par une grosse digue de 50 mètres de long environ. Un quai a été construit pour pouvoir débarquer, et un gros cordage a été tendu entre les 2 iles pour permettre aux bateaux de s’y accrocher.
A notre arrivée nous sommes accueillis par des bravos et des hourras venus du haut de la falaise. Ils émanent des équipages des 2 autres voiliers présents à Montjes ce soir là, qui ont contemplé de la haut la belle arrivée de Fidji, voiles en ciseaux dans le soleil couchant.
Dès que nous sommes accrochés, les autorités se présentent en demandant au captain de venir à terre.
Le « commandant de l’île » se présente. Il doit avoir 25 ans!!! Ils sont une soixantaine de militaires, en poste 45 jours avant la pause de 2 semaines. Ils ont un gros groupe électrogène et donc tout le confort, même la clim et la Playstation, dortoir, cantine, etc... L’âge moyen doit à peine dépasser 20 ans, et Pat retrouve ici comme une ambiance d’internat. On remplit les papiers, aucun souci, suffit de répondre aux questions, merci le dictionnaire Franco-Espagnol!

De retour sur Fidji, nos voisins de cordée, ainsi que les 2 bateaux de pêche sur le quai, sont déjà couchés. Nous nous couchons également bien tôt, demain déjà, nous repartons pour la Colombie, mais avons bien l’intention de monter jusqu’au phare avant de partir. On entendra malheureusement le groupe électrogène cracher ses décibels toute la nuit.
Au petit jour, alors que les autres bateaux sont déjà partis, nous voilà marchant sur le sentier pierreux de l’ile. Un dessin formé de pierres blanches nous souhaite la bienvenue et représente en son milieu une ancre. Nous grimpons vers le phare. José, l’un des gardes côtes nous rejoint pour nous accompagner, avec un chien attachant. Il nous raconte un peu sa vie ici.
Arrivé au sommet, son collègue, en veille radar et radio, nous ouvre gentiment les portes du phare, et nous sommes alors au point culminant de l’île. De là nous voyons nettement les côtes montagneuses de la Colombie où la nuit dernière encore éclataient de nombreux orages…gloups….

Puis nous regagnons Fidji, seul accroché sur son gros cordage, car il est déjà plus tard que prévu pour partir, 8h30.
Nous partons, et là, incroyable, les gardes-côtes, qui dispose d’un sifflet de ralliement, nous sifflent un superbe et très sympathique au-revoir.
C’était une brève, mais bien agréable rencontre, sur un caillou des plus austères…..

Nous naviguons donc vers la Colombie. Qu’allons nous y trouver, les préjugés sont nombreux, on croit savoir des choses sur ce pays, mais on ne sait rien vraiment, car quelles sources d’informations faut il écouter? Allons nous finir dans une forêt, séquestrés par des révolutionnaires ou égorgés par des trafiquants de Cocaïne? Ou bien chavirer sous les assauts de la mer déchainée qu’on nous y a décrite? L’esprit du capitaine vagabonde, Isabelle est bien plus sereine, elle a rencontré tant de colombiens adorables …
En tous cas Fidji file, toujours à la voile. La mer change de couleur et passe au vert à l’approche de la côte.

Nous approchons d’un véritable désert, torride sous un soleil très puissant, sur fond de hautes montagnes frôlant ou parfois dépassant les 5000 mètres!
Nous longeons la péninsule de Guarija, passons la Punta Galinas, à 500 mètres de la côte environ. Le vent, bien que fort, (25 nœuds) n’est pas déchainé, et la mer, agitée, non plus, ouf.
Le sable orangé donne une lumière particulière au paysage. C’est un décor où tout semble endormi. Quelques oiseaux nous rappellent que même dans les endroits les plus secs, la vie est présente. Nous allons passer une nuit seul dans une gigantesque baie, « Bahia Honda ». Nous y verrons une petite barque de pêcheurs, mais ils ne s’approchent pas. Cette baie n’est pas cartographiée, nous resterons donc proche de la sortie et sommes un peu secoués par la houle, mais rien de grave. Pat observera anxieusement les orages qui sévissent sur les sommets désormais tout proches, dans une nuit sans lune…
Le lendemain, nous apercevons un groupe de voiliers au loin, sûrement des Américains, ils préfèrent naviguer en flotte. Il y a du vent mais ils sont au moteur, nous les doublerons à la voile, sans forcer….étrange….Et ils s’appellent toutes les 5 minutes à la radio pour demander si tout va bien…

Nous passons de très près le Cabo de la Vela, lui aussi redouté, dans un temps idéal pour la voile, la terre rouge, le ciel bleu, la mer verte, c’est magnifique. Nous jetons l’ancre juste derrière, et sommes cette fois avec une dizaine d’autres voiliers.
Les locaux traversent la baie sur leurs barques. Ils sont très souriants ce qui nous encourage à croire qu’ils sont contents de la présence de tous ces nomades de la mer….
Nous avons envie de descendre à terre, Pat a envie de sortir sa planche, mais nous allons à ce moment vivre une expérience météo spectaculaire. À l’horizon tout proche se succèdent les grains orageux. Jusque là ça va, et Isabelle se dit qu’on est certainement plus à l’abri ici qu’un peu plus à droite. Pat avait bien vu ce gros nuage noir, mais bon il est derrière, alors….Mais le ciel se met à changer presque d’un seul coup. Et nous qui avons l’habitude de voir les grains arriver par devant, dans le sens du vent, nous allons avoir la surprise d’en avoir un qui remonte le vent et arrive par derrière!!!
Et d’un seul mouvement, tous les bateaux se retrouvent tournés vers l‘Ouest! Sous un ciel épais dont les nuages sont si proches de nos têtes qu’Abraracourcix se serait caché sous terre. Le vent forcit, le mur de pluie est proche, on le distingue nettement. Branlebas de combat, tout le monde sur le pont, nous sommes dorénavant trop près de la plage et risquons de nous échouer, nous levons l’ancre à toute vitesse pour nous écarter.
Les nuages semblent peints d’une peinture très épaisse et leur relief est impressionnant.
Nous n’avons pas fini de relever l’ancre quand notre annexe, que nous avions détaché pour aller à terre, s’envole purement et simplement du pont de Fidji, atterrit un peu plus loin et file vers la plage….un américain fonce nous la récupérer, sympa!!! Et des trombes d’eau s’abattent sur nous, ça faisait longtemps!! Tant mieux, on en récupère le maximum! Et tout est bien qui finit bien!

C’est un peu plus loin, devant le village, que nous allons passer une nuit de tout repos, dans un calme Olympien! Au réveil, pas une ride sur la mer, pas un souffle de vent, un ciel dégagé, nous retrouvons le spectacle du jour naissant. Le soleil, sur le point de se lever, en attendant de nous éblouir, s’amuse comme si souvent à libérer ses rayons doucement, les uns après les autres et comme sa palette de couleur est toujours aussi variée, le ciel et le paysage alentour se colorent de toutes les variétés de roses, d’orangers, puis tout devient de plus en plus lumineux. Les oiseaux s’ébrouent avant leur premier envol, les poissons sautent, et dans le village tout près les hommes et les femmes sortent de leur hamac et vont tranquillement se baigner. Les plus courageux sont déjà dans leur barques et relèvent les filets profitant à leur tour du spectacle magnifique d’un lever de soleil.
Tout est paisible…
On est déjà séduit par la Colombie! On recule nos horloges, cool, on gagne une heure sur la journée!
Nous avons 120 miles (220 km) à parcourir….Que faire sans le vent? Les américains partent, nous attendons.
Et vers midi, il se lève, tranquille la grasse matinée!
Nous aurons alors la chance d’effectuer une des plus agréables navigation depuis le départ. Mer plate, 15 Nœuds de vent de Nord, nous sommes au près bon plein (à 60 degré du vent) avec une légère gite. Fidji ne vogue plus, encore mieux, il glisse, sans bruit, à 6 Nœuds, le pied.
Nous ferons 9 heures de voile inoubliables, puis, première partie de soirée, le vent tombe, la nuit noire, et la vision angoissante de ces orages.
Mais nous avons notre cher Morphéus, et grâce à lui nous réussirons à voir et à éviter les 2 gros orages qui nous barraient la route cette nuit là. Lors des longues navigations, Pat préfère carrément faire demi-tour ou stopper le bateau que de passer dans un gros nuage noir électrique ou non. Ce n’est pas pour les 15 ou 30 minutes perdues qu’on va foncer dedans. Les Américains juste devant nous sont passés en plein dedans et ils n’ont pas aimé, d’après ce que nous avons entendu à la radio…

A 4h, toujours dans l’obscurité la plus totale, alors que nous naviguons doucement au moteur, nous entendons un POC bizarre sur la coque et un autre encore plus bizarre dans l’hélice. On stoppe tout, Pat se penche pour regarder la mer avec une lampe et là….horreur……nous ne sommes plus en mer, mais en forêt.
A cette heure de la nuit le cerveau ne fonctionne pas toujours à fond, alors les pensées s’entrechoquent dans une telle situation.
Pas la peine de poster quelqu’un à l’avant pour éviter les branchages, nous sommes en plein dedans, il y en a partout. Peur pour l’hélice, peur pour l’aspiration d’eau du moteur, peur pour le speedo et le sondeur…nous repartons à 90° de notre route pour essayer de sortir de là, au ralentit de chez ralentit….et nous réussissons. Nous étions pourtant à ce moment à 40 km de la côte…

Et un nouveau jour se lève! Surprise, le paysage n’est plus du tout le même!!
Des falaises et montagnes couvertes de végétation tropicale luxuriante à perte de vue, des sommets très hauts et hérissés (plusieurs sommets à 5700 mètres avec neige éternelle!!), une eau translucide. Nous sommes en vue des « cinq baies » .

La suite dans la 2eme partie!

Les photos des iles ABC!

Et voila, 141 photos pour vous sur notre séjour dans les iles Néerlandaises Bonaire, Curacao et Aruba!

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A bientôt!

Curacao, Aruba....

Salut a tous!!!!

Voila la suite du récit de nos aventures, nous sommes bien arrivés en Colombie, Carthagène, d’où nous écrivons ces lignes.
A suivre très bientôt “la route de Aruba a la Colombie“, puis nous vous préparons un texte sur l’étonnante ville de Carthagène….
Mais tout d’abord revenons sur……..Curaçao:

L’escale de Bonaire prend fin, et nous reprenons la route maritime vers Curaçao, la deuxième des îles néerlandaises sur notre route.
Jeudi 15 Octobre, nous levons l’ancre à 7h pour rejoindre Klein Curaçao. C’est une petite île inhabitée proche de Curaçao (environ 6 MN ou 10 km), qui permet aux locaux de venir s‘y prélasser une journée.
Notre navigation de quelques heures se passe à merveille, sous spi!!!! Youpi! Il n’avait pas pris l’air depuis l’Atlantique! Derrière nous, nous suivent nos nouveaux amis sur ’’Larès’’.
La plage est belle et les fonds comme à Bonaire nous offrent un magnifique et vertigineux tombant. Nous nous baignons longtemps, et sommes presque seuls au mouillage….
Nous visiterons l’île en début de soirée, quand le soleil donne moins fort. Elle est toute plate et corallienne. Sur la plage, de magnifiques abris en feuilles de cocotier sont ouverts aux touristes. Certains ressemblent à de grands parasols, d’autres possèdent une terrasse surélevée...
Des maisons fermées et un peu laissées pour compte ne sont ni accueillantes ni repoussantes, on les croiraient suspendues dans le temps en attente que quelque chose ou quelqu’un leur redonne vie.
Un phare toujours en activité mais plus ou moins en ruine surplombe cette galette.
La côte au vent est encore jonchée de déchets, mais il y a aussi 3 épaves dont un beau voilier français…
Le lendemain matin, l’hélicoptère des gardes côte nous a survolé de près, nous rappelant ainsi qu’on n’était pas vraiment en règle puisqu‘il faut aller en ville à la douane signaler notre arrivée.
Ils surveillent activement la côte! Et chaque déplacement de navire, même si c’est de seulement 100 mètres, doit faire l’objet d’une demande préalable officielle.
Nous nous rendons donc dans LE mouillage de Curacao, Spanish Water, un des plus abrités de toute la mer des Caraïbes, des centaines de bateaux nous y attendent.
L’arrivée est surprenante.
Il faut tout d’abord bien longer la côte et ouvrir l’œil car l’entrée est discrète. Ensuite nous longeons un bras de mer assez étroit avec au Sud un golf couvert d’arrosage, des immeubles « cages à poules » en construction, un long ponton flottant où il est interdit d’accoster, et plus loin de luxueuses villas….et au Nord la nature libre et intacte de l’île, à savoir rochers et plateaux, cactus et buissons et une faune à plume très variée.
Puis la baie s’ouvre à nous, elle est immense! Les mouillages disponibles y sont délimités, et appelés A, B, C et D, chacun avec ses avantages et inconvénients! Il faut bien choisir, car pour changer de mouillage il faudra aller en ville demander l’autorisation! Quelle rigueur…. Ca nous fait sourire …
Comment ça se passe ici? Pleins de questions nous assaillent (comment se connecter sur internet, aller en ville, faire les courses, etc….)
Pat se rend donc sur le bateau français le plus proche, comme par hasard celui où un pavillon Breton flotte dans la mature! C’est ainsi que nous allons rencontrer notre nouveau copain Yannick, naviguant 6 mois par an à bord de Ti-Yann, son voilier de 10m, et sur la même route que nous.
Il va nous expliquer tout ce qu’il faut savoir, et Spanish Water va ainsi devenir un mouillage de courses, de bricolage et d‘internet.
Nous n’avons pas très envie de nous baigner dans cette eau stagnante, mais le coté pratique (bonne connexion internet, grandes surfaces de bricolage, etc…), l’abris parfait en cette fin de période cyclonique, et les nombreux orages que l’on voit la nuit au dessus de la côte Colombienne toute proche, nous incitent à rester un peu.
Ici les mouillages sont pleins. C’est un passage presque obligé sur la route de Panama, et le mois de Novembre est le plus recommandé pour cette route……nous nous retrouvons donc près d’Aquarius, que nous avions connus en Martinique, de Cercamon, de Larès,…..et beaucoup d’autres croisés depuis Grenade ou même avant.
Le moyen de transport ici, c’est le bus. Les horaires sont plus ou moins respectés, et il ne faut pas avoir peur de rentrer dans un frigo car la clim’ marche à fond, mais on y arrive…Les supermarchés organisent aussi des navettes gratuites pour se rendre chez eux, et ça c‘est pratique!

Dès le lendemain de notre arrivée, nous nous rendons à Willemstad, la capitale de Curaçao pour effectuer ces fameuses formalités. Cela va nous prendre toute la matinée, car il faut se rendre dans 3 endroits différents, mais comme cela nous permet de découvrir la ville ce n’est pas si grave….
Willemstad est très colorée. Tout rappel l’Europe du Nord.
Un pont flottant permet de rejoindre les deux rives de la ville. Il date de 1888 et fonctionne aujourd’hui parfaitement après avoir été rénové. Il s’ouvre donc pour laisser passer tous les bateaux qui se présentent à l’entrée, aussi bien le petit voilier que le grand paquebot ou encore le cargo, le pétrolier, le yacht de luxe…..Au loin derrière la ville ceinturé d’un périphérique, on aperçoit les immenses raffineries, Curaçao et Aruba s’étant spécialisées dans le raffinement du pétrole Vénézuélien, très gros producteur.
On peut s’assoir à une terrasse et boire un verre (cher, bien sur) tout en regardant le passage de très près de ces énormes pétroliers. Original…
Des navettes gratuites sont à disposition des piétons qui voudraient traverser pendant l‘ouverture du pont flottant.
Nous trouvons un « salon de glaces » Häagen-Daas, quel bonheur!
Nous retrouvons tous les magasins nécessaires au bon petit Occidental trop riche, avec des Rolex, Converse (« you are the Converse century »), Levis, Naf-Naf, Breitling, Calvin Klein, etc……Les rues piétonnes regorgent de magasins, et en passant devant leurs portes ouvertes, on sent un grand courant d’air froid, car il fait 10 degrés de moins à l’intérieur…

Nous découvrons aussi un nouveau style de marché, les bateaux venant du Venezuela chargés de superbes fruits, légumes et poissons sont à quai. Ils disposent des étales sur environ 200 mètres où l’on peut faire ses achats à des prix tout à fait corrects (2 ou 3 fois moins chers qu’en France)……
Un autre marché rond nous dévoile ses trésors: en fait on trouve de tout: de la crème pour les pieds, des CDs, de la potion magique, des bibelots, des épices etc…

Puis il y a la « cantine », tout en longueur, on y trouve une dizaine de concurrents proposant leur cuisine de tous styles, repas copieux et très bon marché! Et tout est prêt, nous sommes servis en 2 minutes.

Une autre fois, nous allons visiter l’aquarium de mer où l’on peut nager avec les dauphins…c’est assez cher, nous restons donc au bord de l’eau, et nous espérons que ces braves animaux auront une retraite convenable… nous admirons les otaries mais leurs allers-retours dans leur petit bassin ne nous font pas vraiment rêver.
Les hôtels alentours sont de haut standing, avec gardes, caméras de surveillance et tout, cette débauche de luxe pour riches Hollandais n‘est pas vraiment pour nous non plus.

Nous allons également visiter un musée, ‘’Kura Hulanda’’, qui se trouve au sein d‘un ensemble hôteliers de 65 bâtiments. Cet ancien quartier colonial hollandais est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Ici s’effectuait le commerce des esclaves venus d‘Afrique, entassés dans les calles des navires Européens. Les salles sont riches en collections d’art africain et aussi en objets de torture ayant servis à cette traite sans merci.…Nous avons appris encore beaucoup!

Hormis ces balades, il faut dire que nous allons consacrer la majorité de notre temps dans les supermarchés et magasins de bricolage!
Ces derniers sont très européens! La bière belge, les fromages français, italiens ou hollandais…en gros il y a de tout comme à la maison. Mais attention! c’est la course dans le supermarché car on ne dispose que d’une heure pour tout faire avant que la navette ne nous ramène.
Comme on ne sait pas ce que nous allons trouver ensuite, nous faisons le plein pour tenir le plus longtemps possible. Isa n’avait jamais fonctionné comme ça auparavant, et ce stockage de masse la surprend encore, malgré tous les efforts de son capitaine pour lui expliquer que dans le Pacifique on ne trouvera plus tout ça.
Nous trouverons des beaux bocaux pour conserver viande et poissons que nous avons bien l‘intention de pêcher.
C’est parti pour une folle journée de cuisine…Viande nature, bolognaise, et bourguignon…Isa a elle-même l’impression de rentrer dans les bocaux…
Mais quel bonheur de manger un bourguignon au milieu de nulle part!! Et le tout sans frigo! Peu de gens comprennent comment on peut se passer de frigo, et pourtant, c’est si simple! Comment faisait on avant? Plus grand monde ne se pose la question, mais c’est un grand luxe énergétique! Le froid représente autour de 80% de la consommation d’énergie sur un bateau….

Spanish Water, c’est aussi l’escale lessive, et on en profite pour dessaler nos banquettes…
Mais l’escale technique c’est aussi:
Réparer les réas (poulies servant à hisser et affaler la grand voile) qui sont coincés en tête de mât, (Pat passera 2h30 tout en haut du mat en plein soleil), remettre le pilote électrique à neuf, vidanger l’embase du moteur de l’annexe, remettre un joint à la pompe des toilettes qui fuit, renforcer par des sangles les tauds nous protégeant de la pluie et du soleil…etc…Donc pendant cette escale, pas le temps de chômer… et oui, c’est pas rien la préparation et l’entretien d’un bateau pour le grand voyage!

Heureusement, nous prenons un peu de temps aussi pour nous promener, et visiter les alentours de Spanish Water.
Nous voyons des perroquets, des échasses, des balbuzard pêcheurs et les paysages rocheux sont beaux. Pas de forêt tropicale ici, nous retrouvons la végétation toujours très piquantes et économe en eau. On serpente comme les routes à travers ces espaces, on découvre une ancienne léproserie, on visite un petit château qui devait certainement être construit là pour protéger l‘île des envahisseurs, on y trouve encore les canons derrière les créneaux…ce sont des moments importants car Isa a la bougeotte et ces balades lui sont indispensables.
Il s’agit de petites routes goudronnés sur lesquels on vient courir, faire du vélo, promener son chien, ou manger son MacDo dans sa voiture en regardant la mer. (le sols est jonché de souvenirs de Mac Donalds et des autres pique-niques).
Mais on vient aussi y abandonner sa vieille bagnole, y jeter ses vieux pneus, y vider ses poubelles….Nous revenons parfois dégoutté de nos balades.

Bref, après 20 jours passés sur l’île, nous nous réjouissons vivement à l’idée de reprendre la route….et de nous baigner….La météo est bonne, nous devrions naviguer jusqu’à Carthagène (Colombie) en toute sécurité! C’est presque la fin de la saison des orages Colombiens, et bientôt le début du retour des puissants alizés venus de l‘Atlantique…Entre ces 2 périodes, de mi-novembre à mi-décembre, la route le long de la côte Colombienne, redoutée et connue pour ses vents très forts et ses mers très formées, offre souvent la possibilité de naviguer dans le calme….A condition de bien choisir son moment, ou sa fenêtre comme on dit…
C’est pourquoi les voiliers partent souvent par vague, dès qu’ils estiment que c’est le bon moment et qu’ils sont prêts…VAMOS!!!!
Alors, même sans le vouloir, on se retrouve dans un groupe de bateaux, tous sur la même route…
En tous cas, tout est prêt pour une nouvelle aventure, nous avons bien allégé la liste de choses à faire, le reste se fera à Carthagène.
Vendredi 6 novembre, nous levons l’ancre, retrouver la pleine mer nous ravit, Fidji est heureux de glisser dans une eau plus claire et file bon train à la voile le long de la côte de Curaçao. Nous doublons Willemstad et ses impressionnantes raffineries, et en 5 heures, rejoignons la Baia Santa Cruz (avec l’autorisation préalable bien sûr), mouillage au nord de Curaçao, où nous rejoint Yannick.

Nous nous jetons à l’eau sans hésitation! Enfin!!! Nous rejoignons la plage à la nage. Elle est jolie, avec un petit restaurant, une douche et quelques abris de plage.
La crique est assez protégée mais ça doit rouler pas mal par houle de Nord- Est.
Sous le bateau, la flore habituelle de gobelets en plastique et autres déchets divers…Mais, en longeant la petite falaise vers le sud, nous découvrons avec surprise des fonds très beaux, du corail vivant, une eau extrêmement claire et une multitudes de poissons…Nous passerons au moins la moitié de ce Samedi à barboter…

Dimanche 8 Novembre, anniversaire de Papa Belliot, il est 6h, nous levons l’ancre pour Aruba, dernière îles des Antilles néerlandaises. Nous pêchons un beau tazard qu’Isa met rapidement en bocaux : 6! Voilà du poisson pour quelques semaines!!!! La navigation se passe à merveille!
Nous ne voulons pas rester à Aruba, juste passer une nuit « en fraude », c’est-à-dire sans passer par les douaniers, au mouillage près de l‘aéroport.
Notre arrivée se fait en longeant d’imposantes raffineries puantes et fumantes. Ce qui est rigolo c’est la dizaine d’éoliennes que l’on aperçoit derrière (surtout quand on pense à ceux qui n’en veulent pas pour des raisons esthétiques, comparons…).
Pour accéder au mouillage de l’aéroport, il y a 2 entrées, nous longeons tout d’abord une décharge, puis la piste, à une centaine de mètre à coté, et assistons à un décollage en gros plan. Arrivés en bout de piste, il faut passer entre les feux dans l’eau! Ce qui fait qu’en atterrissant les avions passent juste au dessus de nos tètes dans un vacarme assourdissant, alors ça c‘est une expérience!
Puis, une fois au mouillage, les atterrissages , décollages se succèdent. Sympa au début, cela prend rapidement la tête…Impossible de rester là, heureusement qu’ils s’arrêtent la nuit!

La météo confirme sa fenêtre et nous sommes d’accord pour lever l’ancre dès le lendemain.
Aruba nous laissera juste le souvenir d’un trafic aérien imposant et d’un mouillage à nouveau bien rempli.
Et voilà : Bonaire, Curaçao et Aruba , les trois îles néerlandaises des Antilles sont derrière nous.
Et pour la première fois depuis le Portugal, Fidji se rapproche à grande voile d’un continent.
Et pas des moindres! Le continent Sud Américain.
Juste encore l’île de Montjes pour une halte sur le parcours…que nous vous raconterons très bientôt!!

Gros Bisous à tous!!!!!!